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Excellence relationnelle

EFR3

Les fiches ressource du manager®

proposent des modèles et des principes de management. Elles développent une vision avertie des situations du quotidien et orientent l’action du manager.

Subir / Agir


Temps de lecture : 01:05

quelle finalité ?

Augmenter sa vigilance face au « subir » et à la victimisation
Réagir face aux écueils liés à la posture de « subir »
S’approprier les bons réflexes pour passer de « subir » à « agir »


Objet image

C

hacun de nous percevons notre environnement différemment des autres. Notre manière de le percevoir conditionne nos comportements, que nous pouvons classer en deux archétypes : SUBIR ou AGIR.


Si certains d’entre nous semblent subir leur environnement, d’autres préfèrent agir sur ce dernier. Dans une même situation donnée, on constate en effet que si les premiers perçoivent essentiellement les contraintes, les seconds voient plutôt les opportunités. 


Cette perception entraine des émotions chez les premiers qui n’existent pas chez les seconds et qui se traduisent souvent par des plaintes ressassées. Ces plaintes sont exprimées sous la forme: «On n’est pas compris», «Ils ne nous écoutent pas», alors que les seconds s’expriment plutôt sous la forme : «Je passe à l’action», «Nous avons une solution». 


Notez que les personnes qui subissent leur environnement ont tendance à exprimer “les autres”, “Ils”, “on”. A l'inverse, ceux qui agissent utilisent plus facilement le “je” ou le “nous”, suivi d'un verbe d'action.


Les premiers sont dans une logique problème, interprétatifs et victimes. Les seconds sont dans une logique solution, factuels et responsables. 


Les premiers font état de «ce qu’ils ne veulent pas», connectés à leurs manques, sans perspective. Les seconds se connectent à leurs besoins et expriment « ce qu’ils veulent ».


La posture du « subir » inclut le statut de victime qui s'inscrit dans un jeu de rôle tripartite : victime/persécuteur/sauveur. Quand une personne est confrontée à une situation inconfortable causée par un tiers (persécuteur), plutôt que d'aller à la rencontre de ce tiers pour résoudre le problème, on constate souvent qu'elle a plutôt tendance à solliciter un “sauveur”, qui saura l’écouter, la comprendre et lui donner raison (les sauveurs, lorsqu'ils sont sollicités, s'adonnent facilement à la plainte partagée). quand le feedback du sauveur va dans le sens de la personne, cette dernière se sent légitimement victime, réconfortée à l'idée d'être autorisée à se plaindre et de facto, elle se déresponsabilise au regard du problème initial (alors que la posture de l'agir serait d'aller parler directement au persécuteur).


Les personnes ancrées dans l'archétype du subir semblent être la proie d'une fatalité qui s'acharnerait sur elles, cherchant d'abord un responsable autre qu'elles (presqu'un sport national!). Les personnes relevant de l'archétype de l'agir donne l'impression de croire que le destin est entre leurs mains, du moins, que la vie n'est pas une tragédie Grecque et qu'ils ont la capacité d'oeuvrer face  aux vicissitudes de la vie.


Applications

Ce modèle est d’abord applicable à soi-même. Il doit élever notre niveau de vigilance en nous permettant de repérer les fois où nous nous positionnons en victime pour vite en sortir !

Quand un collaborateur s’inscrit dans le «subir», il faut saisir chaque écueil avec agilité et apporter une réponse sur mesure :
Face à l’expression de contraintes, j’écoute avec attention puis j’interroge sur les opportunités.
Quand il ressasse, je le lui fais remarquer.
Quand il s’exprime avec « On », je lui demande si cela le concerne directement: “Quand tu dis On, veux-tu dire Je ?”
Quand il livre des interprétations, je recherche les faits par la reformulation ou le “c'est à dire?”
Quand il s’enferme dans une logique problème, je l’aide à réfléchir solution
Quand il cherche un sauveur, je l’écoute avec attention puis je recherche les faits et je l’interroge sur sa part de responsabilité. Mieux : "tu lui as dit?
Quand il exprime ce qu’il ne veut pas, je l’écoute avec attention puis je lui demande ce qu’il veut.
Le collaborateur ancré dans le «subir» aura tendance à éluder mes questions. Face à ces comportements, c’est avec bienveillance que je dois rester dans une démarche de questionnement afin de l’amener progressivement vers l’« agir ».

Pour en savoir davantage

Jacqueline De Romilly Tragédies grecques au fil des ans  Ed. Les belles lettres, 2007