e talent est d’abord un don, une spécificité qu’un stimulus est venu révéler. Ces spécificités peuvent être des aptitudes mentales, physiques, ou comportementales. Elles peuvent aussi être des carences ou des inaptitudes qui peuvent amener, par effet de compensation, vers une autre voie d’excellence, comme le cas d’un analphabète qui devient fin orateur. Et si certains d’entre nous semblent avoir plus de talents que d’autres, nous avons tous des talents à révéler!

Le talent naît de la rencontre d’une spécificité propre à la personne et d’un stimulus, ou plutôt de plusieurs stimuli liés à des éléments contextuels. Les spécificités propres à la personne relèvent d’une complexité qui échappe souvent au manager parce qu'il s'agit de potentiels cachés, voire enfouis dans les arcanes de sa personnalité. En revanche, les éléments contextuels sont le fait d’une volonté managériale qui consiste à proposer un environnement ouvert aux opportunités, novateur, provocateur, qui “inhibe les inhibitions” pour reprendre l’expression d’Idriss Aberkane⁽¹⁾ et brasse des possibles. C’est ici que le manager intervient en qualité de facilitateur dans une logique disruptive.

Comment définir le bon stimulus, celui qui ouvrira la voie du talent ? Tout simplement dans une approcher co-construite entre manager et collaborateur et lorsque les premiers pas du collaboraterur font naître un désir fort, qui se conjugue avec un haut niveau de satisfaction immédiat. Quand une personne est sur la voie de son talent, elle fait en effet, preuve d’une grande rapidité d’apprentissage, boostée par un enthousiasme qu’elle investit dans l’atteinte des objectifs. Ces émotions positives sont le carburant de la discipline nécessaire à l’affirmation ultime du talent. Et ce dernier frôlera l’excellence quand, à de nombreuses reprises, il se sera exprimé, confronté, bousculé, remis en question. il faut du temps pour devenir un expert! Comptez 10 000 h, peut-être plus...